Je voudrais maintenant que tu entres dans cette
écriture
que tu prennes corps dans le mot
je te cite à comparaître
dans l’immédiateté
Tu m’appartiens
ta densité est mon encre
je peux plonger mon stylet jusqu’à tes entrailles
pour creuser l’instant
le porter à son incandescence
sa maturité folle
Sois là parce que tu ne peux être nul
part ailleurs
c’est ton évidence
je fais de toi un être creux un être plein
un être affamé
de ce temps
Sois splendide impeccable
un être aphone ou aveugle
Je te
convoque je t’introduis je te dilate je
te frémis
Tu es mon temps mon écriture
tu es ce que tu dois être et advenir au présent
tu es ma forme mon toucher mon sens le
souffle que je condamne à souffler
Tu es ce qu’il faut être
cru, grossier, ciselé
Je t’engloutis je te happe je t’agrippe
je suis mue
tu deviens
tu supplées